Contexte Général

La description faite ci-après est celle d'un futur alternatif très proche. La conception de cet univers est la propriété de son auteur.

Qui n'a pas entendu parler de la Cour des Miracles ? Pourtant de ce qu'elle fut ne nous restent que les reliquats transmis par quelque historien ou écrivain. Comme si elle était morte d'ailleurs, lointaine cour noire du Moyen-Âge. On se trompe si aisément… Car ce qui la fit ne disparaîtra qu'avec l'humanité : saltarins et truands deviennent acrobates et délinquants, les voleurs et mendiants ne manquent toujours pas, le Roi des Thunes désormais a ses héritiers dans la mafia, marfauds deviennent maquereaux, les capons arnaqueurs, les catins prostituées…

L'apparition de la police au XVIIème siècle sembla en sonner le glas. Sembla seulement, l'enterra de fait, car les catacombes de Paris sont vastes et profondes, et par nuls autres mieux connues que ces marginaux si bien organisés qu'ils inspirèrent la crainte à tous les pouvoirs en place. Cependant le temps la fit se renfermer bien plus sur elle-même, rendant ses accès difficiles dans l'entrée comme dans la sortie.

Dans ce Paris sous-terrain c'est une véritable ville sous la ville qui est née, l'on n'y naît, y vit, y meurt. Devenue plaque tournante de tous les trafics inimaginables, nécessaire entrepôt de nombreuses mafias, lieu rêvé pour qui recherche tout service illicite et ayant l'argent qui va avec, la dépravation s'y épanouit d'autant mieux que la hiérarchie encore féodale tient d'une main de fer tous ses sujets, veille à ce qu'aucun faux pas ne soit commis qui ne soit nuisible qu'au seul fauteur : mettre en péril la Cour, c'est s'exposer à des tourments qui ne devraient pas se craindre dans une démocratie. A sa tête un Conseil des têtes pensantes règnent ensemble au lieu d'un seul homme dont l'intelligence ne pourrait être suffisante pour endiguer les tentatives nationales ou internationales pour déraciner l'endroit. Leurs noms sont mal connus et on en parle mieux sous les surnoms qui leur furent donnés en fonction des actes qui les ont portés où ils sont.

En effet, le système, tout médiéval qu'il soit avec son lot de seigneurs, de bourgeois, de vassaux et de serfs, ne s'appuie nullement sur l'héritage mais sur le mérite. D'où qu'on vienne, que l'on soit né sous les pavés ou que l'on ait grandi à l'extérieur, chacun peut espérer à monter les échelons pour peu qu'il en ait la force et qu'il ne fasse, naturellement, pas partie de cette caste méprisée des Claves, réduction péjorative du mot esclave mais passée dans le langage courant des Miraliens (habitants de la Cour des Miracles).
A noter que malgré la grande discipline dont chacun fait preuve quand il s'agit de se défendre de l'extérieur ou en règle générale de gérer les affaires, se tirer dans les pattes arrivent plus souvent qu'on ne pense et les ambitions fratricides ne sont pas moins nombreuses qu'ailleurs.

La cité sous la cité comporte plusieurs niveaux, mais en règle générale, ce qu'on appelle rues sont des boyaux dont les ouvertures ouvrent sur d'autres ou sur un enchaînement de salles, considérés comme un appartement, une boutique, une discothèque, etc… Lorsque l'on parle de place, le plafond est surélevé de sorte qu'on a de véritables bâtiments entourant une esplanade sur laquelle on trouve souvent divers stands. Plus on est riche, plus on vit au centre de la Cour (horizontalement et verticalement parlant), plus on est pauvre plus on est excentré vers les catacombes proprement dites à l'exception des claves, soigneusement gardés, les nécessiteux ne vivant donc pas tous ensemble, l'amertume ne se traduit pas par la formation de bandes autonomes et dérangeantes. Toutes les issues bénéficient elles-même d'un impressionnant système de sécurité et il faut savoir montrer patte blanche (carte magnétique, reconnaissance biométrique, … c'est selon). La majorité d'entre elles donnent dans des caves ou des sous-sols d'immeubles parisiens privés. Comme dans Paris-même on trouve des quartiers avec leur caractère propre, leur architecture particulière. Mais comme pour la mode vestimentaire, on est face à un mélange de ce qui se fait actuellement en surface et des mouvements nettement plus underground ou passéistes.

Comment devient-on Miraliens ?

Par la naissance, ceux-là se disent fièrement Miraliens de dessous. Tout est dans cette description.

Sinon il se peut que vous ayez été remarqué dans les domaines intéressants la Cour des Miracles, qu'on vous ait alors fait une proposition et/ou que vous y avez été quelque peu contraint. Il est également possible que vous en ayez fait la demande, si vous faisiez déjà partie d'une organisation concernant un trafic quelconque en commerce avec la Cour ou que vous y avez été incité pour l'avoir découverte par hasard et dans le cas où vous n'auriez pas répondu favorablement à cette invitation qu'on vous y a un peu forcé (personne n'est laissé dehors 'sans laisse' s'il connaît l'existence de la Cour). Enfin un rapt peut expliquer votre présence (dans ce cas voir le sujet concernant les claves).

Plus de la moitié des Miraliens (claves non comptabilisés) est autorisée à sortir à la surface, plus ou moins longtemps et plus ou moins surveillée, et parfois pour des raisons aussi bénignes que des vacances ou tout simplement l'envie de se promener dehors. Pourtant bien que ces autorisations aient l'air d'être données assez souplement (en même temps que de faux papiers bien sûr), soyez certains qu'elles ne sont pas données à la légère et qu'on s'assure que vous ne serez pas trop bavards à l'extérieur. De toute manière chacun connaît la main longue qu'à le Conseil jusqu'auprès des hommes d'état et que n'ayant aucune chance de leur échapper, vous vous exposeriez à de désagréables punitions pour vous et vos proches, tout innocents qu'ils puissent être.